La liquidation
 
1995
 
Personnages : 3 femmes 3 hommes
 
Sylvie, Isabelle, Daniel et Antoine se sont beaucoup aimés. Au point d'acheter ensemble une maison de campagne. Mais les années ont passé, leurs chemins se sont écartés, les amours et les amitiés se sont fissurés. Ils se retrouvent lors d'un ultime week-end pour organiser la liquidation de la maison.
 
Première pièce de Sandrine Bauer, La liquidation a été créée le 7 février 1996 à l'Espace 44 dans une mise en scène d'André Sanfratello avec :
 
Jocelyne Khartchenko : la voisine
Raphaëlle Girard : Sylvie
Sandrine Bauer : Isabelle
Arnaud Chabert : : Daniel
Frédéric Jouvet : Antoine
Eric Grundmann : Jacques
 
Elle a également été jouée au Théâtre des Célestins de Lyon, au Radiant à Caluire et à l'Espace Eole de Craponne.
 
Extrait :
 
Deuxième tableau, scène 1 : Sylvie, Daniel
 
DANIEL : Bonjour. Tu as bien dormi ?
SYLVIE : Pas tellement, non. Je n'arrêtais pas de penser à Sophie. Je me sens coupable d'être loin d'elle quand elle est malade.
DANIEL : Paul était très inquiet au téléphone, hier soir ?
SYLVIE : Plutôt, oui. Mais ça ne veut rien dire. Lui, dès qu'il s'agit de sa fille... de toutes façons, le médecin doit venir aujourd'hui.
DANIEL: ne t'inquiète pas ; ce n'est sûrement rien. Une petite maladie infantile.
SYLVIE, rougissant : C'est vrai que parler de ça avec toi qui...
DANIEL, doucement : Je n'y pensais pas, tu sais. Un temps. Une qui n'y pensait pas non plus, c'est Madame Jaffard ! L'excellente femme ! Si vous aviez pu voir vos têtes quand elle m'a demandé si je voulais des enfants ! C'était du dernier comique.
SYLVIE : Je ne l'ai pas mise au courant. Ce n'était pas à moiu de le faire.
DANIEL : Tu as très bien fait. Comme ça, il y a au moins quelqu'un qui me parle normalement.
SYLVIE : Tu es injuste.
DANIEL : Je sais.
Silence
DANIEL: Qui c'est ce mec dont Isa parlait à table ? Ce Michel ?
SYLVIE : Son ami. Il est technicien de plateau. Il a trente-sept ans. Je n'ensais pas plus... C'est toi qui a réalisé le dernier spot Moronge ? Je l'ai trouvé génial.
DANIEL : C'est une œuvre de commande. Les meilleurs plans ont été censurés.
SYLVIE : ça va loin pourtant.
DANIEL : Si on veut... j'ai fait un clip pour Lou Parker aussi : I'm still alive. Tu l'as vu ? Ça, j'en suis vraiment fier.
SYLVIE: Je ne crois pas. Tu sais, je ne suis pas très rock.
DANIEL : C'est du rap. J'avais carte blanche. Parker est un type formidable. Ce qu'il a à dire, il le dit. Tant pis si ça dérange.
SYLVIE : C'est vrai qu'il prend de la coke avant de composer ?
DANIEL : C'est possible. Qu'est-ce que ça change ? Ça n'enlève rien à son talent.
SYLVIE : Et une mourra d'une overdose dans une somptueuse suite d'hôtel, comme une vraie star.
DANIEL : Je t'ai connue plus optimiste !
SYLVIE: Un type qui se drogue, ça ne m'inspire pas de happy end, excuse-moi.
DANIEL : Et moi ? Quelle genre de fin je t'inspire ?

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